Antebal Vorrach![]() ...J'ouvris les yeux et le vis. Il était assis sur un coffre et m'observait. Je fus de suite frappé par l'extraordinaire lumière qui émanait de ses yeux, contrastant avec son âge qui semblait avoir maintes fois dépassé celui de la mort. Je me reveillais chez un mage, cela ne faisait nul doute, mais sans aucun souvenir... Sa voix était grave mais empreinte d'une grande bonté. Plus tard, il commença à me narrer l'histoire de ma vie. Cela se passa de telle façon que ce récit répondait à mes questions alors que j'avais à peine le temps de les penser...Pour résumer, il m'apprit que j'avais toujours vécu sous sa tutelle, mais que j'étais plongé depuis plus de vingt ans dans un profond sommeil. Ma mère, une humaine du nom de Lernaell Vorrach m'avait confiée à lui, à ma naissance, pour qu'il me tue. Ma peau était aussi noire que mes cheveux blancs, la signature du Drow qui l'avait agressé... La demande de ma mère était, ô combien, légitime... Quoiqu'il en soit, il m'apprit au contraire tout ce que j'ai su et ne sais plus, durant les seize années qui suivirent, à l'exception de toute magie! << Ton coeur est humain, disait-il, et ton esprit aussi, mais garde toi à jamais d'user d'un sort offensif et surtout, n'occis jamais humain qui ne soit un démon, cela pourrait ouvrir en toi une brèche qui serait fatale à ton humanité.>> Il m'apprit la nature, que je respecte profondément, le maniement des cimeterres où j'excellais grâce à mes reflexes et ma rapidité toute Drow. Il m'enseignât surtout que l'amour est la plus grande force du multivers même si elle n'y était pas partout présente... La nuit de mes seize ans, îvre pour la première fois, je décidais de partir vivre ma vie... ce que je fîs comme un voleur, fort de ma nyctalopie. Mal m'en prit. Lorsque, arrivé dans un village les hommes me découvrirent, ils se ruèrent sur moi, rendus hystériques à l'idée de pouvoir massacrer un enfant Drow. C'était trop. Les coups pleuvaient de toute part, mes blessures se multipliaient. Oubliant alors l'avertissement,mes cimeterres jaillirent alors et se mirent à fendre l'air et des chairs sans cesse plus nombreuses, comme encouragé par les hurlements atroces, j'étais au coeur d'une furie meurtrière. Je ne sais combien périrent lorsque je perdis connaissance dans un éclair de sang. ... Je fus, me dit-il, instantanément ramené en sa demeure, un souffle avant que la mort ne se fasse mienne. l'oeuvre de Mielikki, la déesse des rôdeurs qui, je l'ignorais, m'observait depuis le premier jour... Les os rompus, mais surtout l'esprit quasi broyé par la destructrice dualité, mon sommeil dura vingt ans dans les Royaumes... Je n'ai souvenir que d'un rêve, en un lieu dont la beauté surpasse l'imaginable, en compagnie d'une licorne auprès de laquelle je me sentais me rematérialiser progressivement... Un mois s'est écoulé depuis mon réveil, juste le temps de reprendre quelques forces, celui de découvrir mon histoire et déjà de préparer mon départ... << Tu es à présent sous la protection de Mielikki, *prend alors conscience de la présence d'une licorne non loin du mage* venère-la car tu lui dois la renaissance de ton humanité. Elle te fait son rôdeur, comme elle le fît de Drizzt Do'Urden Daermon N'a'Shezbaernon le légendaire Drow renégat, en son temps. Ton destin t'appelle à présent sur un monde... lointain, en un autre plan, où tu devras tout réapprendre... et te battre aux côtés de tes frères Humains. Les Elfes de la surface y ont quasiment tous peri, corrompus par leur suffisance aux yeux de l'Haruspice. Les Nains, anéantis eux aussi, le furent à cause de leur intolérance... Tu dois savoir que les Hommes, pour beaucoup, cumulent en eux ces deux inclinations, en plus d'une propension à l'auto-destruction... Ce ne sera donc pas facile mais, soit juste et la Déesse t'accompagnera.>> << Mais Maître, sitôt vu les hommes me t..>> << Prend ce miroir et l'use! >> Ce que je vis alors me coupait le souffle: mes traits étaient adoucis, ma peau et mes cheveux étaient ceux d'un homme! << Ce charme t'accompagnera de façon permanente bien que ceux qui te verront avec leur coeur connaîtront ton vrai visage... rappelle toi aussi qu'une émotion intense risque de laisser transparaître le mauve intense de tes prunelles...>> A ces mots, je me rendis compte que le regard de la Divine Licorne ne me quittait pas, une voix sans son s'insinua alors en mon esprit : ** ...va rôdeur... réuni le feu... l'air... sans que l'un ne soit brûlé... sans que l'autre ne s'éteigne... va...** Le sens de cette injonction m'échappa totalement, alors que je reprenais conscience de la voix du vieux mage : << A présent prononce le serment de faire honneur à Mielikki, de respecter la nature et de ne jamais lever ton arme contre l'homme mais au contraire de te battre à ses côtés. Il ne s'agit pas là d'un serment ordinaire, sache-le, la Déesse attend de toi un mot que seule ton âme peut connaître! >> << mais jje...n'an...ant..antéb... ANTEBAL !!! >> << Bien, jeune rôdeur, que ce serment te fasse prénom.>> ...Mes yeux, d'abord éblouis, me découvrirent presque nu au centre d'une immense salle, parmi quelques Humains. Malgré le froid, la faim et la peur, je mis un moment avant de me vêtir. Je regardais tour à tour les autres, mes bras et mes jambes... au sentiment de vulnérabilité s'ajoutait l'angoisse insoutenable de voir tout à coups, ma peau reprendre sa couleur. Cela dura un moment puis, rassuré par le fait de n'avoir pas attiré l'attention, je m'habillais enfin.... A présent où aller? Me voilà parmi les Hommes...
Antébal Vorrach,
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